26 septembre 2018

Les Archives de la famille Despeisses de la Plane, du Château de Crouzoul, sur la commune du Martinet, ont été retrouvées au Canada.


Le Château de Crouzoul, dans la commune actuelle du Martinet a été construit à la fin du 16ème siècle par la famille noble des Despeisses ou Despeisses de la Plane qui ont construit à la même période le « Château de la Plane » à proximité de l’Affenadou dans la commune de Portes. Ils s’étaient installés dans notre région au début du 15ème siècle pour exploiter le « Martinet de Crouzoul » ancienne forge destinée à traiter le minerai de fer du site de Palmesalade et à forger toutes sortes d’objets en fer ou en cuivre. Ils se nommaient « Seigneurs de Crouzoul » car Crouzoul était l’ancien nom du hameau du Martinet, alors simple quartier de la paroisse de St-Florent. Ils y ont vécu pendant dix générations, de 1400 à 1789, avec des mariages avec les grandes familles de la région comme Catherine de Roucaute, Jeanne de Valette, Catherine de Causse, Anne de Ribeyrol, Isabeau de la Fare, Catherine Deyrolles.   Le dernier Seigneur de Crouzoul, marié à Catherine Deyroles, décéda   le 10 octobre 1789. Ses trois fils, dont deux militaires et un prêtre abandonnèrent définitivement le « Château de Crouzoul ». En 1811, le fils aîné vendit le château à un particulier qui transforma cette belle demeure seigneuriale en une douzaine de logements très sommaires, destinés aux mineurs qui arrivaient dans notre région pour travailler aux mines de charbon.

Après la fermeture des mines, le château, complètement abandonné et délabré fut racheté en 1999 par la municipalité du Martinet sur l’initiative du maire Charles Diet qui souhaitait sauver ce bâtiment d’une ruine totale et récupérer les terrains environnants.

En 2000, quelques habitants du Martinet créèrent l’Association des « Amis du Château de Crouzoul » avec pour objectif la restauration de ce patrimoine historique et sa mise en valeur au centre du village.

Gérard Delmas, né au Martinet, membre de l’Académie Cévenole, membre de l’Association des Amis du Château de Crouzoul, décidait alors d’entreprendre des recherches historiques.  

Pendant des années il fit des recherches aux Archives Nationales à Paris, aux Archives Départementales de Nîmes et Montpellier, aux Archives Municipales d’Alès, dans les Chartriers de Castries, d’Uzès et de Portes … etc. 

Il put ainsi écrire un livre intitulé « La Vallée de l’Auzonnet, des origines à la Révolution Française » édité en 2002, réédité en 2010, dans lequel il conte l’histoire de la famille Despeisses depuis 1400 jusqu’à la Révolution Française (livre actuellement épuisé).
Il put ensuite retrouver et interroger directement quelques descendants de cette famille qui vivent actuellement en Bretagne et qui furent présents pendant quelques jours au Martinet en 2010 sur invitation de la Municipalité et des « Amis du Château de Crouzoul ».  Mais eux-mêmes ignoraient l’histoire ancienne de leur famille, en découvraient une partie dans notre commune, mais ignoraient l’existence d’archives familiales.

C’est enfin une descendante de la famille qui vit actuellement dans le Béarn, interrogée par téléphone, qui déclara qu’elle avait un cousin, Bernard de Léséleuc, vivant au Canada, qui possédait beaucoup de documents sur la famille Despeisses. 

Un simple coup de téléphone permit alors de savoir que Bernard de Léséleuc, du Canada, descendant de la famille Despeisses, possédait la totalité des archives de la famille, donc du « Château de Crouzoul ». 

Il était alors possible de retrouver le parcours suivi par ces précieux documents. :

En 1789, après le décès, au Château du Martinet, de Jacques Christophe Despeisses, qui fut le dernier Seigneur de Crouzoul, son deuxième fils Jacques Xavier Despeisses (1768 – 1848) fit une longue carrière dans les armées royales, puis dans les armées émigrées où il fut gravement blessé en 1793 à la bataille de Berstheim. C’est lui qui récupéra les archives de la famille et qui les transmis à son fils Charles Frédéric Despeisses, commandant militaire de la place de Maubeuge. Celui-ci les transmis à son tour à sa fille Marguerite Despeisses (1851- 1935) mariée à Yves de Léséleuc, d’une grande famille bretonne. Ce couple, très impliqué dans les congrégations religieuses catholiques, émigra au Canada en 1905 suite à la loi de séparation de l’Eglise et de l’Etat. C’est Marguerite qui amena les archives de la famille au Canada et les confia à ses descendants, dont son arrière-petit-fils Bernard de Léséleuc (1947) père de trois enfants (1973 à 1981) qui les conserve précieusement mais qui a des difficultés pour lire les anciennes écritures françaises. A partir de 2012, après de longues et amicales tractations, Bernard de Léséleuc accepta de transmettre les photos d’une vingtaine de dossiers qui ont permis de vérifier l’authenticité et l‘intérêt historique de ces documents. Un accord amical fut alors négocié avec Gérard Delmas qui demanda à Bernard de Léséleuc de photographier et numériser tous les documents en échange d’une transcription la plus complète possible. Les 2000 photos prises patiemment par Bernard de Léséleuc et son épouse furent alors transférées en France par Internet à partir de 2016 et il fut possible d’en dresser un inventaire.

Cet inventaire de 70 pages énumère les 2000 photos, dont une centaine sont transcrites intégralement et les autres résumées en quelques lignes.

Cet ensemble (inventaire et photos) a été déposé le 5 juillet 2018 aux Archives Municipales d’Alès avec l’accord et les remerciements de Mme Chantal Duplissy conservatrice. Après classement elle mettra le tout à la disposition des généalogistes et des chercheurs en salle de lecture avant la fin 2018.

Une copie de l’inventaire a été renvoyé au Canada chez Mr Bernard de Léséleuc qui pourra le diffuser dans sa nombreuse famille tout en conservant les originaux.

Ces documents sont d’une importance primordiale pour l’histoire ancienne de la vallée de l’Auzonnet, surtout pour les communes du Martinet et de St-Florent. On connaissait bien par les souvenirs des anciens mineurs et par de nombreux ouvrages, l’histoire des mines de charbon, pendant un peu plus d’un siècle, de 1850 à 1960. Mais les documents retrouvés confirment et complètent une grande histoire, ancienne de cinq siècles, qui a précédé l’histoire des mines de 1400 à 1850. Ils justifient la recherche et la conservation des vestiges de ces longues époques. Les « Amis du Château de Crouzoul » y trouverons des bonnes raisons et un encouragement pour la sauvegarde et la rénovation de cet ensemble historique.

Cette recherche a aussi permis de découvrir qu’un Bernard de Léséleuc, oncle de celui qui possède les archives, descendant lui aussi de la famille Despeisses, sergent-chef dans l’armée canadienne, a participé au débarquement en Normandie en juin 1944, mais a été tué le 8 aout 1944 à proximité de Paris. Il était le descendant, après six générations de Jacques Christophe Despeisses et Catherine Deyrolles du Château de Crouzoul. Il est inhumé au Cimetière Canadien de Bény-sur-Mer en Normandie, où nous avons retrouvé et photographié sa tombe. Ses petits-enfants vivent toujours au Canada.  Recherches effectuées par monsieur Gerard Delmas et transmisent aux bureau des archives d'Ales.




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