10 décembre 2018

CAMISOLE JAUNE

C'est l'effet boomerang.  Personne n'a vu arriver Macron au pouvoir.  Inconnu au bataillon,  jamais élu,  le voilà bombardé chef de l'Etat.  Pas d'appareil derrière lui.  Juste une joyeuse bande de marcheurs sortis de nulle part qui investit les réseaux sociaux et les esprits.  Sus à l'ancien monde. 
 Dix huit mois de réformes plus tard...patatras.  Au point qu'on se demande aujourd'hui si Macron ne va pas périr par où il est arrivé.  Car eux aussi, ces "gilets jaunes" pleins de colère et de contestation,  on ne les a pas vu débarquer.....

 Il y a un mois,  leur veste sans manches aux bandes réfléchissantes sommeillait au fond de leur voiture. La taxe carbone et la hausse promise à la pompe ont brutalement réveillé des années de déclin et de lassitude.  De frustration et d'exaspération plus ou moins contrôlée.  A minima contenue par des élus de terrain,  madrés et parfois cumulards,  mais qui servaient de zone tampon avec le pouvoir du moment.  Mais la tempête Macreone a laminé l'alternance,  balayant les partis et du même coup leur relais.  
Des "antennes" qui arpentaient le terrain,  sondaient les consciences et parfois désamorçaient d'explosives situations.  Un art de la politique étranger aux élus,aussi novices que soudains, de la macronie.

Si Macron a mis une veste aux partis, les "gilets jaunes" sont en train de l'habiller pour l'hiver,  ou pire de lui passer une camisole de force jusqu'à la fin du mandat.

Paru dans Midi Libre lundi 10 décembre 2018

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